Boule à chapelet

Rhénanie, vers 1480 Boule à chapelet en buis, ouvrant en deux valves symétriques. Diam. 4,7 cm Adjugée 61 960 € frais compris. Mercredi 14 avril 2010 Richelieu-Drouot Salle 14. Quoi de commun entre un chapelet et un chapeau ? L'origine de leur nom, dont la forme ancienne est chapel. Vers 1200, ce terme sert à désigner une couronne de roses dont on ornait les statues de la Vierge Marie - d'où le "rosaire". Cet usage pour prier est fort ancien, remontant à l'Antiquité indienne. On a retrouvé des chapelets dans des tombes antiques, et l'objet fut adopté pour soutenir la méditation par l'hindouisme, le boudhisme, le catholicisme, la religion orthodoxe et l'islam. Le chapelet catholique comprend cinq dizaines de petits grains pour la récitation du "Je vous salue Marie" (Ave Maria), précédé par un plus gros pour le "Notre père" (Pater Noster), la branche terminale étant formée de trois Ave, d'un Pater et d'un crucifix. Un manuscrit antérieur à 1200 montre un chapelet de 50 Ave séparés en dizaines. La découvertes en 1977 au monastère des cistérciennes de Saint-Thomas-sur-Kyl, dans la région de Trèves, d'un psautier marial avec 100 Ave liés à des prières de méditation, indique que la pratique du rosaire - l'équivalent de quatre chapelets - existait déjà vers 1300. Chaque groupe de cinq dizaines est lié à une série de mystères regroupés en quatre séries : joie, lumière, douleur et gloire. L'iconographie de cette boule à chapelet est liée au culte marial. La citation est titrée de l'Ecclésiastique, ou Siracide, un des livres sapientiaux de l'Ancien Testament, rejeté par les juifs mais adopté par les catholiques et les juifs alexandrins. La sagesse divine s'incarne dans le Vierge et ses fruits éclairent la foi du croyant, ici accompagné d'un abbé. Anne Foster - Gazette n°14 du 9 avril 2010