VENTE DU 4 JUIN 2014 - SALLE 4

PEDIGREE GANAY - 80 600 € - FRAIS COMPRIS - MERCREDI 4 JUIN 2014, SALLE 4
Attendue autour de 50 000 €, cette paire de chiens en porcelaine, présentée sur des supports de style Louis XIV des plus soignés, montait à 65 000 €. Si leur origine est sobrement spécifiée au catalogue comme étant européenne, il n’en a pas toujours été ainsi. En 1956, dans l’exposition « Le cabinet de l’amateur » organisée à l’Orangerie par le conservateur Georges de Lastic, elle était considérée comme étant un chef-d’œuvre de la Compagnie des Indes. Elle avait été sélectionnée, avec d’autres objets, par le comte Hubert de Ganay, dans la collection de ses parents. Lui-même collectionneur, membre du conseil des Musés nationaux et vice-président de la société des amis du Louvre, Hubert de Ganay (1888-1974) était fils du marquis Jean de Ganay (1861-1948) et de Berthe de Béhague (1868-1940), passionnée par le XVIIIe siècle. Elle tenait de son grand-père le château de Courances, resté depuis dans la famille Ganay. On lui doit le rétablissement, avec l’aide du paysagiste Achille Duchêne, du parc de cette demeure en s’appuyant sur des gravures et plans anciens. La grand-mère du comte, la marquise Étienne de Ganay (1833- 1903), née Emily Ridgway, était également une collectionneuse et mécène. Plusieurs objets affichant son pedigrée figuraient dans la vente où se tenaient nos chiens. Incontestablement une famille d’amateurs au sens des « connoiseurs » anglo-saxons, qui méritaient par conséquent d’être sollicités par Georges de Lastic pour son exposition de 1956. Ce jeune conservateur du musée de la Vénerie à Senlis, esthète et collectionneur, s’est distingué par une approche décorative de la muséographie. Deux expositions, aux musées de la Chasse de Senlis et de Paris, ont été consacrées à sa collection, à la fin 2010-début 2011 (voir Gazette 2011 n° 5 page 130).

Gazette Drouot N°23 du 13 juin 2014