Très rare édition

ATTRIBUÉ À HENRI DE FERRIÈRES (1354-1377), SENSUYT LE LIVRE DU ROY MODUS ET DE LA ROYNE RACIO QUI PARLE DU DEDUIT DE LA CHASSE A TOUTES BESTES SAUVAIGES..., PARIS, À L’ENSEIGNE DE LA ROZE BLANCHE COURONNÉE, 1526, IN-12, RELIURE EN MAROQUIN ROUGE JANSÉNISTE À DENTELLE À MOTIFS CYNÉGÉTIQUES DE TRAUTZ-BAUZONNET. FRAIS COMPRIS : 145 320 €. MERCREDI 4 FÉVRIER, SALLE 7 - DROUOT-RICHELIEU. LIBERT DAMIEN SVV. M. DE BROGLIE.


TRAITÉ CYNÉGÉTIQUE
La fiche du catalogue indiquait que cette très rare édition du Livre du roy Modus et de la reine Ratio... n’était connue qu’à quelques exemplaires. Estimée pas plus de 5 000 €, elle était pourchassée jusqu’à 120 000 €. Ce tirage parisien a été effectué très exactement à la date du « premier iour du moys de mars mil cinq centz vingtsix », et vendu « en la grant rue sainct Jacques a lenseigne de la Roze blanche couronnée ». Il s’agit d’une des deux parties du Livre du roi Modus. L’ouvrage initial comprend deux textes distincts : tout d’abord le Livre des deduis, le nôtre, un traité de chasse, et ensuite le Songe de pestilence, soit un long poème allégorique sur les malheurs et les vices du temps. Dans celui qui nous concerne, le roi Modus (la bonne manière) instruit ses apprentis sur les habitudes des animaux – cerf, chevreuil, sanglier, loup, renard et autre lièvre – et les manières de les chasser. Son épouse, la reine Ratio (la raison), ajoute quant à elle, çà et là, des commentaires édifiants et didactiques. Un long chapitre est également consacré à la fauconnerie et à la chasse au vol, « tant a la raitz a la tonnelle que a la pipée...». La partie cynégétique de l’ouvrage original est souvent éditée seule. La Bibliothèque nationale conserve par exemple une édition parisienne de 1524 réalisée par Janot, illustrée de figures sur bois dans le texte, comme la nôtre. L’ou- vrage – complet, ou une de ses deux parties – a été manuscrit et richement enluminé à trente-deux reprises, et a fait l’objet de plusieurs édition anciennes, celle-ci étant la quatrième. Henri de Ferrières est son auteur présumé.

GAZETTE n°6 du 13 février 2015